Quand on se trouve devant un texte inconnu, dont l'auteur n'a écrit que ce texte-là, et quand on ne sait rien de cet auteur, il est parfois difficile de comprendre ce que l'on lit lorsqu'il s'agit d'une allégorie ou d'une œuvre de circonstance. L'œuvre, indépendamment de sa qualité, prend alors un caractère mystérieux, et l'on est obligé de faire quelques recherches, de la resituer historiquement et de réfléchir à quoi l'auteur fait allusion. Et quand on comprend, à la fin, le propos ; quand on détient la clé du mystère, on ressent une joie, d'abord intime, mais que très vite on a envie de partager. Et surtout on est un peu comme fasciné par le texte, quand on comprend que, par exemple ici, il a été imaginé par un royaliste qui donne tout simplement son sentiment sur des faits qui viennent à peine de se terminer au moment où il l'écrit, à savoir le règne de Napoléon Ier ! Et en définitive, il s'agit ici d'un conte qui raconte de manière allégorique (et assez ironique il faut le dire) l'Histoire de France depuis les débuts de la Révolution.
Le château incendié, c'est le royaume de France ; "conte qui n'est pas bleu", contient à mon avis un double sens : c'est un conte qui ne fait pas rêver, mais aussi un conte qui ne fait pas la part belle à la noblesse. Enfin, tout au long du texte, il est question de démolir le château, de le reconstruire avec différents plans, de l'incendier, de le piller ; d'architectes qui se succèdent, d'ouvriers. Une histoire dont on ne comprend pas grand-chose a priori, mais qui s'éclaire totalement une fois que l'on en détient les clés. Voici quelques passages du texte :
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Toutes les grandes lignes (en 15 pages environ) de cette période sont retracées de manière allégorique. Il semblerait (mais je ne suis pas un spécialiste) que les faits soient véridiques, malgré que le conte ait été écrit "à chaud". Le seul élément que l'auteur a l'air d'ignorer, c'est la fin de Napoléon (qu'il envoie simplement à l'étranger).
Quelle est la conclusion de ce conte ? Tout est bien qui finit bien, évidemment : tout rentre dans l'ordre naturel des choses, c'est-à-dire que la monarchie reprend le pouvoir. Je rappelle que le conte a été écrit... en 1816.
Le Château incendié, conte qui n'est pas bleu, par F.-M. Garnier,...
Le Château incendié, conte qui n'est pas bleu, par F.-M. Garnier,... -- 1816 -- livre
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