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Le gallicanaute des naines brunes et noires

Le gallicanaute des naines brunes et noires

(Cabinet de curiosités littéraires)


Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

Publié par Jérôme Nodenot sur 26 Janvier 2017, 11:36am

Catégories : #Insolites

Quand je vous dis qu'on rencontre de tout dans Gallica, voici un poème de quatre pages écrit à la louange... d'un cours de cuisine, qui a eu lieu en juin 1885 à Rouen, organisé par la "Société normande d'hygiène pratique", et qui a donné lieu également à l'organisation d'un concours.

Comment Adolphe Decorde, un notable rouennais, à la fois homme de lois et homme de lettres (qui n'est pas resté dans les annales, il n'a presque rien écrit de littéraire), a-t-il pu avoir l'idée de créer un tel poème ? Mystère. Cela dit, ce texte (comme souvent avec les œuvres de circonstance écrites "à chaud") nous en dit long sur les avancées de l'art culinaire à l'époque (Decorde parle plutôt de "science").

Au XIXème siècle, on le sait, les restaurants voient le jour, ainsi que la critique gastronomique ; les livres de recettes se multiplient, et du coup dans les foyers (on va dire surtout chez les bourgeois) les raffinements culinaires se démocratisent. Et donc, on voit aussi l'émergence de cours (concours) de cuisine ; et d'après Decorde, cette invention serait rouennaise ! En un mot, le poème dont il est question ici ferait l'éloge, en quelque sorte, du premier "top chef" de l'histoire !

En outre, entre autres choses, le poème parle déjà, aussi, des dangers de la suralimentation, et du problème de la cherté des bons produits.

D'emblée, l'auteur place son texte dans un contexte précis :

 

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

Apparemment, la Normandie, et ça c'est un scoop, serait donc l'instigatrice du premier "top chef" de l'histoire :

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

La cuisine devient une science, ce qui fait râler les savants en général :

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

Le poète nous prévient contre les effets néfastes de se laisser trop aller à goûter la grande cuisine ; comme ici (NB : Decorde fait souvent allusion dans son petit poème à de grands auteurs de la littérature française) :

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

Ou encore là :

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

Déjà se posait, évidemment, la question du coût de cette grande cuisine, condition sine qua non d'une véritable démocratisation (je précise que la statue dont il parle à la fin de ce passage n'existe toujours pas) :

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

Les mots se précisent, et quand on parle, désormais, il faut faire attention :

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

A noter qu'à l'époque, dans le "grand public", les candidats à ce genre de concours étaient en très grande majorité des femmes :

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.

L'auteur termine son poème de la sorte (où l'on peut y voir une remarque misogyne ; pour ma part je n'y perçois qu'une pointe d'humour) :

Un cours de cuisine (1886) - A. Decorde.
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